Ce mardi 20 avril à télévision nationale tchadienne, tout le monde s’attendait à voir, lire ou recevoir des nouvelles du Maréchal Idris Deby, mais pas celles qui ont été reçues.

Le chef de l’État est mort.

« Idriss Déby Itno vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille »

Ceci est la déclaration du porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de Télé Tchad ce 20 avril.

Idris Deby aurait succombé à des blessures reçues au combat dans la région du Kanem face aux rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).

Dans la soirée du lundi 19 avril, Idriss Déby Itno avait été annoncé vainqueur de la présidentielle tchadienne avec 79,32 % des voix. Cela aurait été son sixième mandat.

Le President Idris Deby Itno 

Retour Sur Parcours

Né en 1952 à Berboda, Idriss Déby Itno est devenu président de la République du Tchad en 1990. Il était diplômé en aéronautique, et avait participé au mouvement de rébellion de 1980 à 1984 contre Goukouni Oueddei.

Se trouvant en désaccord avec le nouveau pouvoir, il partit en exil en 1989 et créa en 1990 le Mouvement patriotique du salut (MPS). La même année, ses forces s’emparent de N’Djamena et chassent Habré du pouvoir, dont il s’empare le 4 décembre. Il est officiellement élu en 1996, 2001, 2006 et en 2011 avec 88 % des voix.

Des étendues désertiques de l’Ennedi, où il a grandi, à celles de la frontière libyenne, où il s’était forgé une image de guerrier intrépide, il avait traversé bien des tempêtes. Selon plusieurs, sa gouvernance était autoritaire; mais Idris était surtout un homme du peuple, par le peuple et pour le peuple.

UNE PRÉSIDENCE QUI SE TERMINE COMME ELLE A COMMENCÉ...

Ancien élève de l’école coranique de Tiné et de l’école française de Fada, Idriss Déby n’a jamais été du genre à jouer solo. Il était déjà porté vers les soucis de ses petits camarades. Il faisait partie de ceux qui revendiquaient les droits et n’hésitaient pas à se battre pour les voir. Il rejoint l’école militaire française en 1985 et sa brillance se fait remarquer très tôt. Destin tracé ou destin forgé ? Qu’importe votre réponse, il est évident que le Maréchal avait l’étoffe d’un champion, était un homme au grand cœur, et était surtout un homme de guerre. Il n’avait pas peur d’aller au front. C’était un leader.

Le Marechal DEBY, un homme de guerre

First Lady, First Support

Hinda DEBY, arme fatale du Marechal

Hinda Déby Itno (née Hinda Mahamat Abderahim Acyl, née le 2 avril 1980 à N'Djaména), est une des épouses devenues veuves du président tchadien. Elle avait été intronisée et était la plus active politiquement et socialement auprès du Gouverneur Suprême du Pays.

Hinda avait le don de savoir comment sublimer son époux. Elle était devenue l’une de ses plus belles armes; non pas seulement par sa beauté remarquable et son charme naturel, mais également par son sens aigu du domaine social.

Cela n’était pas toujours pour le bon plaisir des uns et des autres. Plusieurs membres du gouvernement et de l’opposition ont plusieurs fois accusé la première dame de s’occuper d’affaires qui ne la regardaient pas, de s’accaparer de missions que des ministères étaient sensés accomplir. La fondation Grand Cœur de la première dame et s’occupe d’aider des personnes dans des besoins de santé et d’aide sociale n’a pas été au bon goût de tout le peuple, mais comme on dit chez nous: « Si le Président est heureux, tout le monde est heureux. »

First Lady: La Nationalité Qui Fait Parler

La femme du président, ainsi que ses cinq enfants, sont tchadiens et aussi français, depuis le 13 janvier 2017. Ceci a fait coulé pas mal d’encre et de salive. Les opposants et les « haters » du Président ont trouve là l’opportunité d’accuser le gouvernant suprême de ne pas suffisamment « croire » en son pays. Une controverse sans queue ni tête sachant que le Tchad est un pays africain qui n’interdit pas la double nationalité.

C’est avec une pièce d’identité de son grand-père maternel, Guillaume Debos, un chef méhariste français qui combattait à l’époque coloniale dans la région du Batha, que Hinda a déposé son dossier de demande de naturalisation auprès du consulat français à N’Djamena. Les chiens ont aboyé bien fort..la caravane est tout simplement passée.

UN DERNIER TOUR...POUR LA ROUTE..

Ce 1er avril à Bongor, le président tchadien avait clos son avant-dernier meeting de campagne en accueillant Baba Laddé. Or l’ancien rebelle était encore en exil au Sénégal il y a quelques jours seulement…stratégie ? Peut-être mais Idris était un homme au grand cœur et surtout un fervent croyant. De source sûre, nous savons qu’il croyait au pardon et en la bonté. Son côté humain était présent dans toutes ses actions. Malgré sa grande discipline, son sourire était sincère et son cœur rempli de chaleur pour ses compatriotes.

Idriss avait préparé son « coup ». Ce 1er avril, alors que son meeting de campagne touchait à sa fin, le président sortant, candidat à un nouveau mandat le 11 avril prochain, a fait monter sur scène son invité spécial : Baba Laddé, originaire du Mayo-Kebbi Est dont Bongor est la capitale. Ce dernier n’a toutefois guère eu le temps de s’éterniser. Après avoir pris le micro et s’être présenté en une phrase, il est redescendu de la tribune en compagnie du chef de l’État. Ceci était un geste parmi tant d’autres qui a marqué la gouvernance du héros africain.

Le 11 avril, les Tchadiens étaient appelés aux urnes pour le premier tour de la présidentielle. Idris était déjà le grandissime favori, mais le scrutin ne manquait malgré tout pas d’enjeux car, ses partisans eux-mêmes l’affirment, la question de sa succession finirait par se poser.

UNE ALTERNANCE DE L’OPPOSITION ?

Le « candidat de la convergence » comme il était appelé sera t’il remplacé par l’un des adversaires qu’il avait battu à plates coutures ce mois d’avril ?

Albert Pahimi Padacké, candidat à la présidentielle face à Idriss Déby Itno, l’ancien [et dernier] Premier ministre espérait être le candidat de l’alternance au Tchad. Opposé au boycott de l’élection, il faisait partie de ceux qui appelaient au rassemblement de l’opposition (et il faut le préciser derrière lui) pour mettre un terme à ce qu’il décrivait comme un « régime autoritaire ».

L'ancien Premier Ministre, Albert Pahimi 

« L’après-Déby Itno, c’est demain et c’est inéluctable » avait crié le candidat. Était-ce une prophétie ?

Le décès du président tchadien a été annoncé ce mardi 20 avril. Candidat à un sixième mandat, le 11 avril dernier, Idriss Déby Itno venait d’être proclamé vainqueur du scrutin.

Pour le moment, dans la foulée, l’armée a annoncé la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale et la mise en place d’une transition. Celle-ci sera dirigée pour une durée de dix-huit mois par un conseil militaire, dont Mahamat Idriss Déby a pris la tête. Ce dernier, fils d’Idriss Déby Itno, est général de l’armée tchadienne et dirigeait depuis de nombreuses années la Direction générale des services de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE), dont fait partie la garde présidentielle.

Mahamat Idris DEBY

LE PEUPLE PLEURE, L'AFRIQUE AUSSI

Les nouvelles de la disparition ont heurté plus que le peuple tchadien. Les africains de part le monde pleurent la perte d’un baobab et d’un soutien sûre pour le développement et la gloire perdue de l’Afrique, l’Afrique noire et francophone en particulier.

Campagne pour Idris, avril 2021

Au revoir Maréchal, et merci d’avoir été L’HOMME DU COMBAT JUSQU’AU BOUT, vos oeuvres ne tireront pas leur révérence.

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