Sommes nous tous de potentiel tricheurs?
D’après certains sociologues, la tricherie est l’utilisation des moyens non éthiques pour parvenir à une fin. Ici, l’homme refuse de respecter les normes, la conformité à la règle établie. « Donnons la liberté au juste et à l’injuste de faire ce qu’ils veulent, suivons et regardons là où les mène l’un et l’autre le désir. L’on prendra le juste en flagrant délit de poursuivre le même but que l’injuste ». Cette observation d’un philosophe contemporain démontre à suffisance que tous les hommes sont de potentiels tricheurs. Même les animaux trichent.
Où triche-t-on ?
d'Après le professeur Tsala Tsala, enseignant à l’Université Catholique d’Afrique Centrale et chef de département de sociologie à l’Université de Yaoundé I, les Hommes trichent à l’école, dans l’enseignement en général, au sport, dans les milieux financiers, dans la musique, dans le foyer entre autres.
Pourquoi trichons-nous ?
Chacun est capable de tricher dès qu’une occasion le permet. Si la valeur d’un individu est liée à sa performance, alors, la tricherie a un effet. Quand on réussit, l’on a tendance à tricher à nouveau. Certaines personnes trichent parce qu’elles sont animées soit de la peur d’échouer, soit de la pression ou encore le désir de réussir à tout prix. Notre spécialiste explique qu’un enfant, à cause de la pression parentale, peut tricher en classe, au concours ou à l’examen. Le professeur Tsala Tsala explique que la technologie à l’heure actuelle nous accompagne dans la tricherie. La tricherie peut être un effet de foule : « Si les autres trichent pour réussir, pourquoi pas moi ? » pensent d’aucuns. Ici, l’on refuse de se disqualifier ou de se livrer à la vindicte populaire, aux railleries, à la moquerie, à la diminution de soi. La tricherie est une question de perspective avec une notion de compétition. Il faut tout faire pour réussir, d’où la notion de concours. Il n’est plus question de niveau car, les armes communes ne suffisent plus. L’on se pose la question « que vais-je devenir ? » D’où le monnayage pour atteindre son objectif. L’homme recherche l’honneur et non le déshonneur. Tricher devient un exercice cognitif avant d’être moral. La peur d’échouer, le désir de réussir, le plaisir de plaire à sa hiérarchie, à ses proches.
A quel âge triche-t-on ?
D’après les explications du professeur Tsala Tsala, les enfants à l’âge de 05 ans trichent par activité cognitive. A partir de 7 ans, on triche moins. L’enfant a non seulement confiance en lui-même, il est aussi animé de la peur d’être attrapé et puni. Les adolescents quant-à eux, interrogent toutes les règles établies. Ils sont donc fiers de contourner la règle par la tricherie.
A l’âge adulte, le mari par exemple se sent homme en multipliant de concubines. La femme de son côté cherche à tout posséder. L’on parle d’ambitions démesurées.
Au travail, il faut montrer que l’on a de la compétence et des qualités qui reflètent la fonction exercée ou convoitée et bénéficier des avantages liées à cette fonction
Comment lutter contre la tricherie ?
La tricherie est inhérente à la nature humaine. D’aucuns s’accordent à dire que la tricherie procure une illusion, celle de se croire au même niveau que les méritants. Elle fait figure d’apparence, du paraître. A l’intérieur de soi, l’on se culpabilise après une introspection générale. On se sent faux et vide. Il faudrait donc inculquer à chacun les notions d’éthique, de morale, le sens d’être vrai dans tout ce que l’on fait. S’initier au culte de l’effort et de la vérité. Au sein de la société, lutter contre le favoritisme en faisant prévaloir le mérite car, démériter à côté d’un tricheur qui réussit et se moque des méritants, pousse à faire comme lui. Le gouvernement, pour sa part, doit veiller à l’égalité de chances pour tous. D’autres recommandent la lutte active contre la corruption.