Parmi toutes les disciplines qui pullulent le mouvement sportif camerounais, l’une d’elle fait de plus en plus parler d’elle. Seule discipline qui compte deux médailles d’or olympique, la mère des disciplines, l'athlétisme est au centre de toutes les attentes, car l’un de ses plus grands athlètes si ce n’est le plus grand sprinteur, Emmanuel Eseme écrit la plus belle page d’une discipline qui flirte avec l’anonymat et l'indifférence de plus d’un.

Emmanuel Eseme incarne l’espoir d’une médaille mondiale et olympique.

Si le reste du monde connaît ce nom à présent, c'est le fruit d’un travail acharné, détenteur du record national de 100 et 200 m, il est actuellement la meilleure performance mondiale du 200 m (20’29). Temps réalisé lors de l’ouverture de la saison sportive dimanche dernier. L'histoire internationale du désormais meilleur sprinteur camerounais et de la sous région débute en août 2018 au championnat d’Afrique à Asaba au Nigeria. alors jeune athlète, il affiche de grandes ambitions et s'arrêtera en demi-finale de ses deux disciplines, dû à son manque d'expérience à ce niveau de compétition. Dès 2019, le roi du sprint camerounais s’engage sur la voix qui le conduit sur le toit du sprint camerounais.

Il se qualifie pour la première fois pour les championnats du monde 2019 où il sort avec tous les honneurs. Loin d'être une déception, c’est une source de motivation pour le natif du Sud-ouest Cameroun d’inscrire son nom auprès des plus grands, que sont Adam Idrissa, Françoise Mbango ou encore Joseph Batandon. Témérité, abnégation, concentration, efficacité et efficience, habite le jeune loup aux dents longues et acérées dans sa quête, porté par une ambition noble et le désir de porter son pays au firmament du sprint mondial, il participe aux jeux de Tokyo en 2021 et cette compétition marquera véritablement la naissance d’un monstre prêt à tout ravagé sur son passage.
De retour de Tokyo, il prend la difficile décision de se séparer de son coach formateur pour un autre coach, Peyou Ndi Samba Henry, plus expérimenté, plus aguerri et qui partage son ambition. En une saison, il aura battu tous les records imaginables dans le sprint camerounais, ramenant cette discipline au centre de toutes les attentions. Il termine vice-champion d’Afrique des 200 m dans un contexte où on ne l'attendait pas, aux jeux du Commonwealth, il aura suffi d’une course pour imposer son respect au pays de la reine Elisabeth et rayé le nom d’Adam Idrissa des livres de record du Cameroun (10’08). Le couronnement viendra aux jeux islamiques ou sans ambage, il se fait qu’une bouchée du champion du monde 2017 du 200 m Ramil Guliyev s’adjugeant la médaille d’or aux jeux islamique.

2024 c’est demain.



Le Cameroun, grande nation sportive africaine, est respectée sur la scène mondiale, notamment lors des jeux olympiques grâce aux prouesses dès ses athlètes. Cette réputation semble bien loin maintenant, car le Cameroun se remarque plus par des fuites des athlètes que par des résultats probants. À qui la faute? s’il faut trouver un coupable à une situation, c'est bel et bien les dirigeants du sport camerounais trop occupés à miser sur le football que sur d’autres disciplines. En moins d’un an, Eseme fait revivre l’espoir d’une médaille olympique au camerounais tellement le souvenir de Mbango est loin. Pour y arriver, des préalables doivent être faits que ce soit par l'État du Cameroun que par l’instance faîtière de la discipline. Sans ressource extérieure, ce jeune prodige aura marqué le sport camerounais et imposé le respect du reste du monde et du CIO qui décide de lui octroyer une bourse. Voyant en ce jeune ce que les Camerounais peine à voir chez un jeune dont la seule ambition est de caresser une médaille olympique. Grâce à ses performances, il mérite le respect, la considération, la prise en charge pour porter cette discipline encore plus haut. Que faut-il aux dirigeants camerounais pour accompagner des jeunes sportifs de cet acabit pour faire briller le berceau de nos ancêtres ? Les entreprises locales ne pourrait-elle pas se servir de son image pour promouvoir l'abnégation, la résilience et le courage ? abandonné à lui-même face à ses ressources maigres et celui de son coach, il construit son histoire et seul le Cameroun pourra nourrir des regrets si l’accompagnement qui lui est dévolu ne lui est pas accordé. Paris 2024 se prépare dès maintenant.

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